Histoire de l’Eglise des Trois Chateaux
Naissance de l’Eglise sous le nom de Saint Thomas
L’église la plus ancienne de Jarjayes est celle de St-Pierre, et elle était l’église paroissiale. Cette église se trouvait située dans le quartier auquel elle a donné son nom.
L’église de St-Pierre occupait là une petite plate forme située au bord du ruisseau de ce nom, à l’entrée du vallon solitaire du Touron. Elle était entourée, conformément au pontifical romain, du cimetière qui est encore celui d’aujourd’hui. Quand les habitants de l’antique village eurent construit, au XIe siècle, après l’expulsion des sarrasins, leurs nouvelles demeures sur la pente du rocher de Tréchâtel, l’église de St-Pierre continua d’être leur paroisse. Il en fut ainsi jusqu’aux guerres de religion, où les protestants la saccagèrent.
Après la destruction de cette église, au XVe siècle, ce fut celle de St-Thomas qui la remplaça comme église de paroisse, ainsi que nous allons le dire. L’église de St-Thomas se trouvait située dans l’intérieur du castrum, au bord du rocher de Tréchâtel. Elle était, par conséquent, moins ancienne que la précédente, antérieure à ce village. Néanmoins, on en trouve l’existence» en 1190, dans l’acte de donation de la terre de Malcor à St-Maurice, où il est dit qu’il fut traité devant cette église, ante ecclesiam sancti Thomoe.
En 1548, le testament de Reymond Osasica, seigneur de Jarjayes, est écrit dans cet édifice, et ce seigneur lui lègue 5 florins. En 1528, une fondation y est faite par Antoine Thomot, prêtre et chapelain, natif de Jarjayes, d’une chapellenie sous le vocable de la Ste-Trinité (Inv. des arch. des Htes-Alp.fol.112). La tradition nous apprend que cette église servait de chapelle au château auquel elle attenait.
1588, siège de Jarjayes par Lesdiguieres
En 1588, elle fut fort endommagée par les réformés. Dans le procès-verbal de la visite de Mgr Dusserre, il est dit : « qu’elle était ruinée, presque découverte, la voûte tombée, le clocher entier, mais ouvert ». En 1644, quand Mgr Artus de Lionne visite Jarjayes, c’est dans cette église qu’il est reçu par le curé, Claude Maritan. Néanmoins elle porte encore, à cette date, le vocable de St-Thomas uni à celui de St-Restitut.
Enfin, en 1707, à la visite de Mgr de Malissoles, elle est sous le double vocable de St-Pierre et St-Martin. C’est donc, entre ces deux dates, qu’elle a changé de nom et a définitivement succédé, comme église paroissiale, à celle de St-Pierre.
A cette visite, elle avait un maître autel en bois avec colonnettes torses au tabernacle. Au-dessus, était un tableau représentant le Christ en croix et, à côté, St-Pierre et St-Martin; ce tableau, que l’évêque ordonna de réparer, n’était pas sans mérite et fort détérioré. Au côté droit, était un autel de la Vierge du St Rosaire et surmonté d’un tableau représentant ce mystère. Sur l’ordre de l’évêque, on renouvela la chaire. Cette chaire, imitée de celle d’Avançon, était en bois blanc, à cinq panneaux avec rosaces sculptées au centre et fleur de lis au couronnement. La construction en avait été donnée à prix fait, avec un confessionnal et une représentation pour les morts. Il n’y avait alors qu’une seule cloche pesant trois quintaux et fondue sur place, en 1699, par Vallier, moyennant 36 1ivres. et les fournitures. En 1761, on en fondit sur place une nouvelle pesant sept quintaux, provenant du bronze de la précédente et d’une autre achetée à un sieur Monnet. Elle eut pour parrain, Auguste de Reynier, seigneur du lieu, et pour marraine, Marguerite de Nicollet, sa femme.
L’église de St-Thomas et St-Restitut, devenue celle de St-Pierre et St-Martin, avait 16 mètres de longueur sur 6 de largeur, était voûtée en berceau à arc légèrement surbaissé, avec abside carrée percée de deux fenêtres de même. Une tribune portant la date de 1700, s’étendait sur la nef. Le sol était pavé en dalles recouvrant des tombes. Interdite en 1868 pour n’être plus convenable, elle a été remplacée par l’église actuelle. Cette dernière, sous le double vocable de la précédente a été construite, de 1872 à 1874, au quartier du Collet, sur un terrain donné par la famille de Ventavon.
Félix ALLEMAND (Histoire de Jarjayes 1895)
D!CI TV : Hautes-Alpes : On en sait plus sur la destruction du château de Jarjayes
Intervew de Gérard NICOLAS, Président de l’ATC, par un journaliste de la chaine locale D!CI TV.
Dailymotion · 208 vues · 04/09/2016 · par D!CI TV