Voici des murs qui ont traversé le temps !

Deux yeux fixes, ouverts sur le levant.

Peut-être château ? Peut-être chapelle ?

Ruine, aujourd’hui… Mais autrefois belle !

Encore là…ces pierres, restes épars

Dominent le gouffre…Eternel regard !

Vestiges d’une bâtisse rebelle,

Résistant à la sombre querelle !

Immuables devant tous les combats

Qui pressaient devant elle, les soldats

Du misérable Duc de Lesdiguières

Sanglant auteur de toutes ses misères !

Assiégée, elle finit par périr,

Laissant quelques pierres pour l’Avenir !

                                         Gérard Nicolas

Voilà un an que notre ami Gérard nous a quité, victime d’une chute dans son appartement de Marseille. En triant, rangeant diverses archives relatives à la vie de l’Association Trois Châteaux, il en avait été le président de 2015 à 2019), j’ai découvert ce petit poème que je souhaite vous faire partager. S’il est vrai que Gérard était un féru d’opéra, un véritable connaisseur et qui plus est, capable d’entonner divers grands airs de La Traviata ou de Turandot en passant par Don Carlos, La Flute enchantée et autres, il était aussi susceptible de composer des poèmes de très jolie facture. N’oublions pas que Gérard était prof de lettres. Cette petite ode en est l’illustration. On y retrouve une partie des sentiments personnels de l’auteur, l’amour de son village, la nostalgie du temps qui passe et l’utilisation d’une métaphore afin de donner un sens plus profond et une description plus abstraite de la petite chapelle. Voilà ce que Gérard a voulu nous faire partager, en quelque sorte le destin de notre petite chapelle et l’histoire plus que doublement millénaire de notre village. L’histoire, la mémoire et le patrimoine de notre village, ne sont rien d’autre que son identité, notre identité. Tant que celui-ci aura son« Histoire » à raconter, il existera dans nos mémoires et dans la mémoire collective, sinon il sera relégué aux oubliettes…… de l’Histoire. Alors, à nous de la faire vivre.

M. Coeur