Petite commune mais longue histoire car le nom de JARJAYES est attesté dès l’an 928 dans un texte juridique de donation de terre ….. à cette époque, il est écrit :
GARGAIA (car le nom vient de latin) … il faudra attendre un autre texte de 1190 pour voir apparaître le nom JARJAYES.

La commune s’étend sur 22 km2 et elle est bordée au sud est par la Durance qui constitue la limite avec le département 04.
Au nord, le torrent du Partiment constitue la limite avec la commune de Gap, ce cours d’eau s’enfonce pour aller se jeter dans la Luye. Ce lieu nommé aujourd’hui « les Barons » s’appelait autrefois Baron – ce qui signifie : une butte, comme le montre le lieu. La Luye se jette à son tour dans la Durance et au confluent dès le XIIème siècle fut construite une « maison hospitalière de Ste Marie-Madeleine » dirigée un ordre religieux pour soigner et aider les voyageurs de l’époque. Cette maison disparaît au XVIème siècle. Il fut acquis ensuite par un dénommé Gaspard Davin qui se fit nommer « sieur de la Madeleine » en 1576. Pour faire place à une sorte d’auberge, dont le titre donné plus tard « café des pécheurs » ne désignait pas tout à fait les pécheurs à la ligne ….. mais plutôt ceux qui venaient se livrer à une pèche d’un autre genre ……….
Depuis le quartier porte le nom de Madeleine.
La Durance était longée par un chemin qui fut élargi et amélioré en 1827 et qui devint dès 1847 la route départementale de Gap à Barcelonnette – une des premières routes classées du département.
La limite de la commune abandonne ensuite le cours de la Durance pour atteindre celui de l’Avance (qui tient son nom du peuple gaulois qui vivait sur ses rives et que les romains avaient appelé les Adventici) où nous trouvons aujourd’hui le quartier « les Tancs » ce nom était celui d’un notaire : François du Tanc, devenu seigneur de Jarjayes au XVème siècle. En prenant la route qui s’élève sur le flanc de la montagne, nous arrivons au quartier « Saint Martin » ce nom désigne la chapelle qui se trouvait en ce lieu dès 1516 et qui dépendait de la paroisse de Jarjayes. Poursuivant notre route, nous parvenons au lieu-dit « la charriere » qui signifie : la rue. En effet vers le XIème siècle ; le village était dispersé en plusieurs hameaux dont l’un se situait en ce lieu qui comportait un chemin passant entre les maisons et qui descendait à Saint Martin.
Nous atteignons ensuite la principale agglomération du village actuel avec sa place, son église paroissiale et la mairie, il est dominé par le rocher de Tréchatel (qui atteint l’altitude de 1.002 m) et autour duquel était bâti le village fortifié du XIème siècle …..
A ce propos, il faut préciser le sens exact de ce nom : car on dit depuis de nombreuses années : Trois châteaux – il n’y a jamais eu trois châteaux à Jarjayes !
En réalité ce nom vient de la confusion avec le latin car sur les documents anciens on avait mentionnée «  retro castello » ce qui signifie « derrière le château »
A noter que le bâtiment actuel (situé au centre du village) que l’on nomme aussi « le château » est une construction du XVIIème qui appartenait à la famille Tournu de Ventavon (seigneur de Jarjayes depuis 1787.
Toutefois, ce rocher de Tréchatel n’est pas le point culminant de la commune qui se situe à Puy Maurel (1.405 m) ce nom vient encore du latin « podium maurum » qui signifie « rocher de couleur sombre » en latin maurum signifiait « brun » …… il ne s’agit donc pas des « maures » (peuple d’Afrique de nord) qui ne sont jamais passés par là.

En terminant ce parcours général, nous arrivons à la colline rocheuse appelée « la gardiole » désignant sans doute l’emplacement d’un poste d’observation (en latin : gardiola signifiait : guérite) confirmé par le mot « sentinelle » donné au passage, devenu col routier depuis les années 1920

Gérard NICOLAS (2015)